ANALYSE ET SOLUTION DE LA CRISE POLITIQUE AU BENIN

Les nations se construisent sur un patrimoine d’histoire et d’expériences politiques de leurs peuples. Ce patimoine constitue une intelligence d’Etat, qui sert de principal matériau aux fondations politiques, pour établir les bases des systèmes politiques solides. A cet effet, les grandes nations se dotent d’organismes d’intelligences d’Etat, dont nos pays ne disposent pas.

C’est dans ce contexte qu’en 2005, l’Initiative d’une structure privée d’Intelligence d’Etat, a abouti après une dizaine d’années d’expériences, à la création en 2016, de l’Institut privé Panafricain d’Etudes, de Statistiques et d’Intelligence Appliquées (IPESIA), dont le siège est à Lomé au Togo, avec une unité dénommée Laboratoire d’Analyse des Crises au Bénin (LAC-Bénin), consacrée à l’analyse des crises politiques et excutant un projet pilote sur le Bénin.

Le LAC-Bénin capitalise en quinze (15) à vingt (20) années aujourd’hui, des dizaines de travaux d’analyse, veille, alertes et propositions aux acteurs politiques. Ces travaux ont contribué à la résolutions de plusieurs crises, comme celle de la LEPI et de la présidentielle de 2011, après avoir prédit une dizaine d’années plus tôt, les différentes crises dont celle qui prévaut actuellement en 2021.

Selon les travaux du Laboratoire d’Analyse des Crises au Bénin (LAC-Bénin) capitalisés à travers l’Année Scientifique Citoyenne 2020 (ASC-2020) du 15 décembre 2019 au 15 décembre 2020, la crise politique actuelle est déterminée comme une crise de maturité politique du pays. En effet, comme indiqué dans le paragraphe introductif, toutes les crises dans sont liées à connaissance qu’on a des réalités associées à ces crises et l’exploitation qu’on en fait. Ainsi, les situations de crises se distinguent comme suit :

• les sociétés naissantes connaissent des crises liées à l’ignorance des réalités de leur organisation et au manque d’expérience politique ;
• certaines sociétés peuvent cependant connaitre des crises, malgré une connaissance des réalités sur ces crises, faute de capacités techniques à faire une exploitation vertueuse optimale des connaissances ;
• d’autres sociétés connaissent des crises liées à l’exploitation vicieuse d’une maîtrise des réalités du système. C’est ce dernier cas vicieux, qui semble caractériser la situation de crise que traverse le Bénin.

A l’échance du 31^ème anniversaire de la Conférence des forces vives de la nation, ce 28 février 2021, après plus de trente (30) années d’expérience démocratique depuis 1990, soxante (60) années d’expérience de souveraineté et d’indépendance depuis 1960, et soixante-quinze (75) années d’expériences politiques depuis la création des 1^ers mouvements et partis politiques de décolonisation en 1945, le système politique issu du Consensus de 1990, a franchit l’âge de la maturité et l’expérience politique du pays est entrée dans l’âge de la sagesse. Cette double commémoration de maturité de 30 années du système politique et de sagesse d’une longue expérience de 60 à 75 années, contraste cependant avec les quinze (15) années de crise politique de 2005 à 2021, autour de la consolidation des fondations politiques du pays, depuis les mouvements pour l’alternance en 2005.

Les réflextions de l’ASC-2020 ont conclu fin 2020, que la crise actuelle serait liée à l’exploitation vicieuse des connaissances et expériences politiques que les acteurs ont du système politique, selon que ces acteurs ont le pouvoir ou qu’ils cherchent à le conquérir, plutôt qu’une exploitation vertueuse des connaissances et expériences politiques du pays, pour consolider les acquis du pays.

• Lorsque les acteurs politiques n’ont pas le pouvoir, ils soutiennent le maintien du système politique en l’état, en raison de la liberté d’accès au pouvoir qui constitue la finalité du système lors de son adoption en 1990
• Lorsque les mêmes acteurs ont le pouvoir, ils remettent en cause ou modifient le système politique, en raison des conditions difficiles de gestion ou de maintien du pouvoir, qui constituent la principale limite du système depuis son adoption en 1990, réalités qui n’ont pas été anticipées au départ, faute des connaissances actuelles.

Finalement, les problèmes du système politique sont souvent bien présentés par les acteurs. Mais en général, ces problèmes sont juste des prétextes pour (i) proposer des modifications qui ne visent pas la consolidation d’une part, ou (ii) justifier une opposition à toute modification en bloquant les possibilités de consolidation d’autre part. Chaque acteur politique est donc plus intéressé à l’accès ou le maintier au pouvoir, qu’à la consolidation du pays. La problématique des acquis et des expériences politiques à capitaliser, semble être viciée à travers le processus unilatéraliste et exclisiviste de modification du système par certains acteurs et de non modification par d’autres.

L’analyse propose comme principaux acquis et expériences à capitaliser de l’histoire politique du pays, les processus et approches de résolution de crises antérieures comme en 1972-1975 et 1989-1991, plutôt que les résultats de ces processus ainsi qu’il suit :

• La nécessité de modifier le système politique plutôt que le maintenir à l’échéance de 15 années, comme indiqué par les fréquences de crises depuis 1945.
• L’impératif du consensus comme base et approche des modifications du système, plutôt que les initiatives unilatéralistes, exclusivistes et de divergences.
• L’évolution du système politique sur la base des connaissances scientifiques qui découlent des données de l’histoire et de l’expérience politique du pays, plutôt que des initiatives intuitives guidées par les intérêts.

Les références des travaux réalisés par le LAC-Bénin sur les crises politiques au Bénin sont résumés ci-après.

Ces vingt dernières années (2000 à 2021), le LAC-Bénin a réalisé plusieurs dizaines de travaux et appuyé plusieurs initiatives suivant les références chronologiques ci-après :

• 2000-2005 : Découverte de l'intelligence appliquée et travaux exploratoires sur les application au domaine politique en Afrique, à travers deux phases dont la première émerge d'une découverte par hasard du domaine nouveau de l'intelligence appliquée entre 2000 et 2003 et à la deuxième phase, les opportunités d'application de ce domaine nouveau sur les questions politiques en Afrique.
• 2005-2007 : Plus de 40 articles d’analyses statistiques des données d’élections depuis 1990 dans le Quotidien Fraternité de février à mai 2007, sur les risques de crises politiques liés à la configuration du pays et aux comportements éléctoraux des acteurs à la veille des législatives de 2007.
• 2007-2009 : Une étude approfondie des caractéristiques politiques du pays pour la modélisation des crises politiques au Bénin, est réalisée en vue de comprendre, prédire et gérer les crises, sur la base des données de 500 ans d’histoire politique des peuples du Bénin. Les résultats sont consignés dans le Manifeste pour un Bénin de Consensus de 230 pages, présenté au peuple devant la presse, le 28 février 2009 à l'Hôtel PLM Alédjo, à l'occasion du 19è anniversaire de la Conférence nationale. Un résumé du Manifeste a été publié dans la presse écrite au quotidien Fraternité du 09 mars 2009, disponible sur le web http://illassa-benoit.over-blog.com/article-28859160.htm
• 2009-2014 : Plus d’une vingtaine de Mémorandums d’alertes basées sur les données du système de veille permanente, sont soumis aux acteurs notamment en 2010 sur la LEPI, la candidature unique de l’opposition, le KO présidentiel de 2011, en 2012 sur les conflits autour de la révision de la Constitution, du PVI, des tentatives de coup d’Etat, d’empoisonnement, de déstabilisation, etc. ;
• 2015-2018 : Trois propositions d’initiatives citoyennes et outils scientifiques de gestion de la crise sont proposés dont (i) en 2015 le Mouvement Alternatives pour un Bénin de Consensus (ABC) pour les conflits électoraux dans le contexte des divergences et tensions autour du projet refondation, (ii) en 2017 les Concertations Nationales des Acteurs du Consensus (CoNAC) pour anticiper le CHAOS et l’IMPASSE imminents, (iii) en 2018 la proposition scientifique de l’indice des risques et l’arbre à problème de la crise pour la surveillance de la survenue du CHAOS.
• 2018-2019 : Une dizaine de mémorandums de propositions sur la crise des législatives de 2019 et de l’application des réformes politiques, à travers l’initiative du Réseau Citoyen de Plaidoyer pour les Concertations Nationales des Acteurs du Consensus (RCP-CoNAC) ainsi qu'une actualisation trimestrielle de l’indice de crise et de l’arbre à problème pour la surveillance et les alertes.
• 2019-2020 : L’initiative de l'Année Scientifique et Citoyenne 2020 (ASC 2020), dans le contexte de la crise politique actuelle, qui secoue le pays depuis une quinzaine d'années à partir de 2005, pour capitaliser en 2020 les acquis et proposer des solutions à travers cinq (05) commémorations ci-après (i) Trentenaire de l'expérience démocratique depuis 1990, (ii) Soixantenaire des indépendances du Bénin depuis 1960, (iii) soixante-quinze ans d’expérience politique depuis 1945, (iv) Quarante-cinq années d'expériences du consensus depuis 1975, (v) quinze années de crises politique actuelle et de contributions scientifiques et citoyennes du LAC-Bénin.
• 2020-2021 : Le processus de la Charte Citoyenne du Consensus (CCC) recommandé par les travaux de l'Année Scientifique Citoyenne (2020) au terme de réflexions de l'ASC-2020, est lancé par son adoption du 15 au 19 décembre 2020, pour son démarrage officiel le 20 décembre 2020. Les activités du processus de la CCC sont
• présentées sur la page du lien ci-après http://www.ipesia.org/pages/programmes/programme-piagec-lac-benin/processus-de-la-charte-citoyenne-du-consensus/
• Janvier 2021 - Vers un printemps politique béninois en 2021 – FACES CACHEES ET SOLUTIONS INEDITES D’UNE LONGUE CRISE POLITIQUE
• Février 2021 - Prevention et Anticipation des Conflits et Tensions a l’Election Présidentielle de 2021 (PACTE-2021)  pour la poursuite à très court terme de la mise en œuvre de la Charte Citoyenne du Consensus (CCC) dans le ontexte des risques de conflits et de tensions électorales
• Février 2021 - DIX (10) DEFIS STRATEGIQUES DES ACTEURS POLITIQUES DANS LA CRISES AU BENIN EN 2021 : Une analyse comportementale des acteurs politiques et citoyens dans la crise sur la base de l’expérience politique depuis 1990
• Février 2021 - TROIS (3) SCÉNARIOS DE LA CRISE POLITIQUE POUR L'AVANT-PROJET DE LA CHARTE CITOYENNE DU CONSENSUS (CCC) : Scénario 1 « PESSIMISTE DU CHAOS ET D'IMPASSE - PROBABLE », en cas de progression constante de la crise, Scénario 2 « STATU QUO PAR UN COMPROMIS - PLUS OU MOINS PROBABLE » en cas de maintien du niveau de la crise, Scénario 3 « OPTIMISTE PAR CONSENSUS-MOINS PROBABLE » en cas de maîtrise de la crise par un consensus de sortie de crise

Les synthèses des résultats de tous les travaux réalisés peuvent être consultés sur le site www.ipesia.org et les mémoires complets peuvent être obtenus sur demande. Le LAC-Bénin met son expertise à la disposition de tous les acteurs pour intégrer les résultats des études et analyses dans les projets et stratégies politiques des acteurs de toutes les tendances. Nous joindre aux contacts ci-dessous.