Mémorandum M005a-20200907 Étape 5 de la Feuille de route de l'initiative BUT2021 - INVENTAIRE DES DOMAINES DE CRISES : ANALYSE DE LA SITUATION ET CHOIX DES DOMAINES DE CRISE POUR LES CONCERTATIONS
1-Objet et finalité
Deux grands domaines de crises à savoir la GOUVERNANCE et la GOUVERNABILITÉ, sont tirés des travaux scientifiques qui fondent l'initiative Bénin Uni Triomphant en 2021 (BUT2021). La crise de GOUVERNABILITÉ est en particulier celle qui préoccupe l'initiative BUT2021, dans la mesure où elle concerne les conditions pour instaurer et rendre effective une GOUVERNANCE. À cet effet, les domaines de crises qui seront abordés par l'initiative, font l'objet du présent Mémorandum M005a, en vue d'une analyse de situation, préalablement à l'inventaire des domaines spécifiques de crise. Cette analyse établit le contexte et les manifestations d'une CRISE POLITIQUE DU CYCLE DU CHANGEMENT DE 2005 À 2020 ET LES PERSPECTIVES D'INSTABILITÉ POLITIQUES DE 2020 À 2030 - BILAN DE 30 ANNÉES DE REGRESSION POUR LA 3ÈME GÉNÉRATION POLITIQUE AU BÉNIN DE 2005 À 2035. Au terme de l'analyse qui justifie l'initiative, les alternatives de scénarios et la proposition de l'initiative BUT2021 sont clairement définis pour orienter les champs de concertations en lien avec les différents acteurs impliqués dans la crise.
2-Contexte et constat de crise politique
La crise politique de gouvernabilité du pays s'est progressivement établie et s'est confirmée comme naturelle, au regard des constats de l'évolution au cours des 45 dernières années depuis 1975 et les protections pour les 15 prochaines années de 2020 à 2035. La synthèse des constats se présente comme suit :
(i) L'expiration en 2005 du consensus de 1990 est définitivement confirmée par tous les acteurs de la nouvelle génération qui ne converge plus sur les bases politiques du pays, après 15 années du cycle de stabilité politique de 1990 à 2005, précédé du cycle des 15 années de stabilité politique de 1975 à 1990, qui ont consacré 30 années de stabilisation du pays avec la 2ème génération politique, sur la période de 1975 à 2005. C'est donc un double enjeu de changement de cycle politique et de génération politique, qui semble ne pas pouvoir être maîtrisé.
(ii) La crise politique du cycle 2005-2020 est désormais reconnue et confirmée par tous les acteurs sur les 15 années de 2005 à 2020, après le déclenchement vers 2005-2006 par le Mouvement Touche Pas ma Constitution, poursuivie tout au long des 15 années du cycle, avec le Front de défense de la démocratie (FDD) en 2009-2010, les fronts FORS-LEPI et FORS-Elections de la société civile en 2010-2011, les manifestations des Mercredis rouges jusqu'en 2015-2016, la Résistance aux réformes et leur application depuis 2019, pour arriver en 2020-2021, à son paroxysme, avec l'institutionnalisation, la légalisation et la constitutionnalisation de la crise politique comme modèle politique de la génération actuelle, qui font du cycle 2005-2020, l'un des cycle les plus négatifs de l'histoire politique du pays après les instabilités connues aux indépendances de 1960 à 1975.
(iii) L'entame d'un cycle politique d'instabilité sur les 15 années à venir de 2020 à 2035, est caractérisée par la fin du dernier pouvoir légitime fondé et appuyé sur le consensus de 1990, à travers le choix du Peuple à la présidentielle de 2016, après quoi, tous les pouvoirs à partir de 2021, ne seront basés ni sur le consensus de 1990, ni sur un nouveau consensus, d'où le risque de fragilisation de la gouvernabilité du pays.
(iv) La prévision du bilan de 30 années de régression politique de 2005 à 2035, se fait évidente si la tendance est maintenue au terme de la crise du cycle du changement en 2020 et à l'entame d'un cycle d'instabilité politique en 2021 sur la période 2020-2035, qui font conclure que la 3ème génération politique du pays de 2005 à 2035, risque d'être la pire des générations politiques sur les 100 premières années d'expérience politique du pays de 1945 à 2045.
3-Manifestation et responsabilité commune de la crise et de l'échec politiques du cycle 2005-2020 et de la génération 2005-2035
Tous les acteurs dans la génération actuelle 2005-2035, qu'ils soient politiques ou apolitiques, toutes les catégories ou tendances confondues, toutes les classes et couches sociales, ou composantes de la société, ont contribué à la crise au cours du premier cycle 2005-2020 de la génération ainsi qu'il suit :
(i) tous les acteurs politiques (gouvernants et opposants) ont opté pour le système politique non consensuel selon le modèle unilatéraliste et exclusiviste de 2005 à 2020 : qu'ils soient au pouvoir ou non, depuis 2005, chaque acteur politique selon sa position à un moment donné, a soit reconnu et contribué à une initiative pour ou contre le changement des bases politiques expirée du pays, avec une préférence pour des changements ou blocages, initiés unilatéralement et qui excluent l'adversaire, sans que la position d'initiateur ou d'adversaire, soit favorable à l'initiative du consensus ou au moins à l'inclusion ou la concertation.
(ii) tous les acteurs sociaux organisés (société civile, syndicats) ont approuvé ou contribué au modèle unilatéraliste et exclusiviste adopté par la génération pour ou contre le changement des fondations politiques expirées : d'une part en tant que modérateurs du système politique, les acteurs sociaux n'ont jamais opté pour la concertation et ont essentiellement procédé par l'approche des fronts, ce qui concorde avec l'absence d'initiative de recherche d'inclusion, de convergence et de consensus depuis Touche Pas ma Constitution en 2004 jusqu'en 2014, notamment avec les mercredis rouges contre la révision de la Constitution, en passant par FDD en 2009, FORS-LEPI en 2010, FORS-Election en 2011. D'autres part, ces acteurs sociaux notamment la société civile, se sont d'abord confondus aux acteurs politiques de l'opposition puis transformés en acteurs politiques en délaissant leur rôle modérateur pour devenir des partis politiques vers 2015, et dans ce nouveau rôle ou statut d'acteur politique, leur approche a été celle du modèle unilatéraliste et exclusiviste des acteurs politiques qu'ils ont antérieurement combattu.
(iii) les acteurs économiques à travers les plus importants opérateurs économiques ont non seulement appuyé et contribué à l'établissement du système unilatéraliste et exclusiviste par les acteurs politiques, mais l'ont également adopté et animé : d'une part en tant que puissants soutiens des acteurs politiques traditionnels, les plus importants opérateurs économiques ont appuyé les acteurs politiques dans les positions et approches unilatéralistes et exclusivistes jusqu'en 2011. D'autre part, après le soutien aux acteurs politiques et au modèle unilatéraliste et exclusiviste, les opérateurs économiques se sont transformés en acteurs politiques et ont pris le pouvoir en 2016 avec les acteurs sociaux, puis dans leur nouveau rôle d'acteurs politiques, ils ont adopté et appliqué de manière plus accentuée, le modèle unilatéraliste et exclusiviste définitivement instauré, légalisé et institutionnalisé en 2020.
(iv) les citoyens et les leaders communautaires traditionnels ou religieux : ont majoritairement et largement apporté leurs suffrages et cautions, aux différents acteurs politiques, sociaux et économiques, dans leur promotion du modèle unilatéraliste et exclusiviste, notamment à travers les manifestations, les élections, les activités militantes, les déclarations, les appels ou même la passiveté, sans jamais exprimer leur exigence, préférence, désir ou même simple souhait d'un modèle différents, notamment celui du consensus.
(v) les institutions de régulation et les administration sont désormais intégrées dans le modèle unilatéraliste et exclusiviste : la Cour constitutionnelle depuis la proclamation du KO de 2011 jusqu'au décisions de conformité des lois de légalisation du modèle puis l'application de ces lois en 2019 et 2020; les institutions d'application des lois sur le système partisan et électoral aux législatives 2019 et communales 2020 à savoir la CENA, les ministères de l'intérieur, des finances et de la justice, sont activement impliqués dans la crise; et l'administration judiciaire depuis les poursuites pour tentatives diverses à partir de 2012 jusqu'à l'institutionnalisation de l'implication du judiciaire dans le modèle exclusiviste avec la CRIET.
(vi) les scientifiques et universitaires sont progressivement impliqués dans la promotion du modèle unilatéraliste et exclusiviste : connus pour leur secours pensant dans toute société en crise, bien que ne constituant pas une catégorie à part, les scientifiques déjà présents dans toutes les catégories impliquées dans la crise, peuvent de surcroit être indexés es qualité, comme impliqués dans la promotion du modèle de changement unilatéraliste et exclusiviste. En effet, d'un côté, l'implication active d'un nombre croissant d'universitaires dans les débats et compétitions politiques, ne ressort pas leur objection au modèle. D'un autre côté la passiveté et la méfiance des autres universitaires, tant dans l'opinion publique que dans les initiatives de réflexions scientifiques, notamment avec les activités de l'ASC-2020 qui ont vainement tenté d'initier leur contribution, confirment une entière adhésion et participation des scientifiques et universitaires au modèle. Enfin, la récente annonce des universitaires pour les échéances de confrontations politiques de 2021 basées sur le modèle unilatéraliste et exclusiviste, ne milite pas en faveur d'une infirmation de l'implication de cette composante déterminante de la société.
(vii) les forces armés et la diplomatie interdites dans le domaine politique, maintenue dans la neutralité, sont d'office impliquée par défaut, mais de manière modérée et passive dans le modèle unilatéraliste et exclusiviste : en continuant de servir et d'appuyer ou ne pas remettre en cause les acteurs impliqués dans l'animation active ou passive du modèle, les forces militaires et assimilées ainsi que la diplomatie, sont considérés par défaut, comme impliqués dans le modèle, sans pour autant en partager la responsabilité de son initiative ou de son animation, jusqu'à ce que leur neutralité soit rompue.
Le bilan de l'implication de tous les acteurs dans le modèle de changement unilatéraliste et exclusiviste, fait de ce modèle, un choix générationnel d'une part, et sa conséquence en termes de crises et instabilités politiques, confirme la caractérisation générationnelle d'un échec.
4-Les alternatives et scénarios du modèle de gestion de crises
En se basant sur les expériences politiques du pays, l'impératif du modèle du consensus reste central pour toutes les alternatives envisageables, pour inverser le cours de la crise.
Cependant, les scénarios d'application du modèle du consensus sont de moins en moins réalisables avec l'implication généralisée des acteurs.
Il en résulte 3 grands scénarios envisageables comme suit :
(i) Le scénario pessimiste de l'instabilité politique en 2020-2035 et d'une la génération de 30 années de régression : ce scénario parait le plus probable (>80% de chances) et devrait se réaliser si toutes les catégories restent 2021 dans la tendance actuelle, sans compromis.
(ii) Le scénario du statu quo de la crise politique maintenu au niveau actuel sur le cycle 2020-2035 et sur les 30 années de la génération : ce scénario plus ou moins probable (50% ), pourrait se produire en cas de maintien ou alternance au pouvoir, sans changement des bases politiques mais avec un compromis aux échéances de 2021.
(iii) Le scénario optimiste de sortie de crise en 2021 et de stabilisation du pays sur le cycle 2020-2035 : ce scénario très peu probable (<20% de chances), pourrait se réaliser, si un processus d'établissement du consensus arrivait à être conduit avant les échéances de 2021 pour instaurer de nouvelles bases politiques du cycle 2020-2035. Les chances de réalisation de ce scénario reposent sur l'implication des catégories d'acteur non politiques (citoyens, diplomatie, scientifiques) et le Président de la République si ce dernier renonce au pouvoir.
5-Conclusions et perspectives
Le bilan de la crise en 2020 et ses perspectives après 2021 se présentent comme suit :
(i) l'expiration des bases politiques issues du consensus de 1990 est reconnu ou exprimé, explicitement dans les discours et initiatives ou implicitement dans les comportements de tous les acteurs, de 2005 à 2020.
(ii) le modèle du changement unilatéraliste et exclusiviste est établi et adopté par tous acteurs sur le cycle 2005-2020 et risques de s'étendre sur toute la génération politique 2005-2035
(iii) l'échec du modèle du changement unilatéraliste et exclusiviste, est caractérisé par 15 années de crises et les risques d'instabilité des 15 années à venir, qui consacrent l'échec et la regression politique du pays avec la génération politique actuelle.
(iv) les perspectives peu probables de résolution de la crise, sont conditionnées par l'impératif d'établir un consensus dans le contexte où les acteurs sont fragilisés du point de vue de leur capacité à initier des concertations.
(v) la perspective proposée à travers l'initiative Bénin Uni Triomphant en 2021 (BUT2021) vise à accompagner les acteurs et leur proposer, les possibilités de réalisation du scénario optimiste de stabilisation politique du pays à partir de 2021,
L'initiative peut rejointe par tous les citoyens sur le forum BUT2021 intégré via le lien https://chat.whatsapp.com/GCYbdFbp9ffArC2K3yUggI
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